vendredi 22 septembre 2017

Grands Prix d'Automne


Les prix littéraires, ça me passionne ! Ça fait partie des choses que j'aime le plus dans la culture française: on ne s'intéresse tout de même pas qu'au football!

 Et puis il y a maintenant une littérature contemporaine française riche et intéressante. On a cessé de parler de soi ou plutôt on le fait indirectement en s'inscrivant dans l'histoire du monde. Voici donc quelques bouquins français que j'ai aimés.


Rebecca LIGHIERI: "Les garçons de l'été". C'est un livre qui est déjà un peu ancien, il a quelques mois. Mais courez l'acheter. Malgré un poids conséquent, je l'ai lu en une journée. "Weird" et "thrilling" ! Du coup, j'ai recherché tous les bouquins de cette auteur. Rebecca Lighieri, c'est un pseudonyme sous lequel elle a également écrit "Husbands". C'est un thriller érotique pareillement renversant!  Curieusement, Rebecca Lighieri écrit également sous le nom d'Emmanuelle BayamackTam.


Patrick DEVILLE: "Taba-Taba". C'est mon livre favori pour le Goncourt. C'est l'histoire de sa famille depuis 1860. Mais on voyage évidemment beaucoup: l'Egypte, l'Amérique Latine, l'Allemagne, l'Afrique, la Chine. C'est d'une érudition étourdissante. Deville, c'est un peu un Jean Rolin qui ne serait jamais ennuyeux. Merveilleux !


François-Henri DESERABLE: "Un certain M. Piekielny". Mon second favori pour le Goncourt.  Ce livre parle beaucoup de Romain Gary, de Vilnius (où a vécu, durant son enfance, Roman Kacew) et d'un voisin, réel ou imaginaire (?) de Romain Gary: un certain M. Piekielny (ce qui signifie "infernal en polonais). Il interroge surtout le rapport de la fiction et du réel: le quel engendre l'autre ?  Sous une apparence simple, c'est très fort et ça invite à la réflexion.


Olivier GUEZ: "La disparition de Joseph Mengele". La fuite éperdue de l'"ange noir", de Mengele (médecin-chef à Auschwitz), en Amérique Latine (Argentine, Paraguay, Brésil). Il se sent traqué, il est obligé de constamment changer d'identité, de pays, de domicile. Il n'éprouve, malgré tout, aucun remords. C'est un livre formidable qui apprend beaucoup sur Mengele, bien sûr, mais aussi sur l'Amérique Latine.


Philippe VILAIN: "La fille à la voiture rouge". J'avais beaucoup aimé "Pas son genre" (qui a donné lieu à un film épatant de Lucas Belvaux) qui explorait les relations de classe dans un couple. Ce livre est pareillement troublant. Il parle de l'histoire d'amour qui se noue entre l'auteur et une jeune fille mythomane. Des mythomanes, on en rencontre plein tous les jours mais comment peut-on réagir face à eux et peut-on, malgré tout, les aimer ?


Chantal Thomas: "Souvenirs de la marée basse". Par la grande spécialiste du 18ème siècle, et du Marquis de Sade notamment, une évocation de sa mère qui était folle de natation. Elle était même folle tout court mais d'une folie libératrice qui la transfigurait. C'est très singulier et magnifiquement écrit.


Eric REINHARDT: "La chambre des époux". L'auteur du magnifique "Cendrillon" est pour moi l'un des grands écrivains français mais là, il faut reconnaître qu'il se rate un peu. Sur un sujet aussi grave, il ne peut pas s'empêcher de faire du sentiment, de l'emphase. Il a l'audace, néanmoins, d'aborder une question terrible: l'irruption destructrice de la maladie, de la mort, dans un couple.



Camille LAURENS: "La petite danseuse de quatorze ans". La vie d'une très jeune danseuse à l'Opéra de Paris dans les années 1880. On pourrait croire que c'est une vie de rêve mais il n'en est rien. C'est la misère économique qui contraint à multiplier les petits boulots pour survivre. Notamment modèle de Degas qui en a fait une sculpture très célèbre. Un livre qui rend hommage à cette petite danseuse oubliée et qui ressuscite une fin de 19 ème siècle souvent sordide.


Louis de ROBIEN: "Journal d'un diplomate en Russie 1917-1918". Au moment où l'on s'apprête à fêter le centenaire de la Révolution russe, je recommande absolument la lecture de ce livre oublié que l'on vient tout juste de redécouvrir. C'est même l'un des meilleurs et des plus objectifs que j'aie pu lire. Louis de Robin était en poste à l'ambassade de Pétrograd depuis 1914 et il a couché, dans son journal, toutes ses observations de la rue. C'est très vivant, très précis, très lucide, sans préjugé.  Il évoque bien en particulier la violence terrible de cette Révolution.

C'est donc ma première liste mais je n'ai pas encore lu "La serpe" de Philippe JAENADA et "Summer" de Monica SABOLO qui semblent très prometteurs.

2 commentaires:

KOGAN a dit…

Bonsoir CARMILLA

L'absence des noms d'auteurs sous les photos les fait apparaître encore plus réalistes et mystérieuses, en donnant plus de profondeur et de lisibilité à votre texte .

La voiture et la flaque de sang...superbe.

"La destruction du couple par la maladie et la mort"...redoutable.

Bien à vous.

Jeff

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Jeff,

Je ne connais pas, moi-même, les auteurs de ces photos, troublantes, que j'ai piquées sur Internet. J'ai essayé, simplement, de donner un peu de cohérence à leur assemblage.

Ça recoupe simplement certaines de mes préoccupations.

L'irruption de la la maladie, de la mort, c'est effectivement une expérience effroyable pas seulement, toutefois, dans un couple mais dans un famille. Je n'aime pas les grands mots mais c'est fondamental, essentiel.

Bien à vous,

Carmilla