vendredi 15 juin 2012

Lectures estivales




Voilà ce que je vous conseille pour vos proches vacances :


Muriel Cerf : « l’Anti-voyage ». Ca, c’est très vieux : 1974, mais je le cite en hommage à Muriel Cerf, récemment décédée. Un splendide bouquin de voyage et de magie qui nous a donné, à tous, l’envie de prendre la route des Indes. Ce qui est dommage, c’est qu’après ce livre magnifique, Muriel Cerf se soit complètement égarée dans son écriture, devenue précieuse et emberlificotée.


Nancy Huston : « Reflets dans un œil d’homme ». J’ai déjà parlé de ce bouquin. Un modèle d’essai théorique. Pas de langue de bois : c’est très simple, très clair, très vivant et ça parle de choses essentielles : les irréductibles différences entre l’homme et la femme. Une dénonciation aussi de l’imbécilité de la théorie du genre aujourd’hui enseignée dans les écoles françaises.


Wayne Koestenbaum : « Humilation ». Un grand livre dont je reparlerai sûrement dans un post. Ce qui est curieux, c’est que presque rien n’ait jusqu’alors été écrit sur la honte et l’humiliation, ces sentiments troubles et puissants, notre « crypte intérieure », qui forgent notre personnalité.


Henri Grivois : « Grandeur de la folie ». Un bouquin qui m’a appris plein de choses nouvelles sur la folie et plus particulièrement sur la psychose. Henri Grivois a été chef de service des urgences psychiatriques de l’Hôtel-Dieu. Des récits de cas extraordinaires. Et puis, une théorie du « concernement » qui semble très féconde. C’est nouveau, c’est iconoclaste.


Douglas Kennedy : « Combien ?». Tout le monde a lu, bien sûr, « L’homme qui voulait vivre sa vie ». Mais avant de devenir écrivain à succès, Douglas Kennedy a d’abord écrit des reportages. « Combien ? », c’est justement l’un de ses premiers reportages, publié en anglais en 1992. C’est le regard d’un profane sur le monde de la finance, une tentative de comprendre ce rôle central de l’argent dans nos vies. Ce n’est pas du tout ennuyeux. Le livre est rythmé par les rencontres et les voyages : New-York, Londres, Singapour, Casablanca, Sydney, Budapest. C’est en plus très drôle et très féroce.


Hans Joachim Schädlich : « le voyage de Kokochkin » : un petit bouquin court et léger qui réussit le tour de force d’embrasser l’histoire de l’Europe au 20 ème siècle : Saint-Pétersbourg, Odessa, Prague, Berlin, Londres.



Bruce Chatwin : « la sagesse du nomade ». Il s’agit de la correspondance du grand écrivain voyageur prématurément décédé. Bruce Chatwin était incroyablement cultivé et connaissait notamment bien la Russie, l’Afghanistan, la France.


Mariusz Szczygieł : « Chacun son paradis ». La République Tchèque, c’est sûr que c’est un pays magnifique.Ce qui est dommage, c’est qu’on croit qu’il n’y a que Prague à visiter et finalement on ignore tout du pays. Mariusz Szczygieł (entraînez-vous bien à prononcer correctement son nom pour le demander à votre libraire : chtchéguiéouw en accentuant sur le 2ème é) fait partie de la nouvelle génération des écrivains polonais. C’est donc un regard un peu extérieur mais les Polonais et les Tchèques sont quand même très proches. C’est vif, drôle, plein de petites histoires et portraits. Ca décrit très bien, je crois, la Tchéquie actuelle.


Nathalie Courtet : « Aux portes de l’Orient ». Les qualités littéraires de ce livre sont faibles. Mais si vous êtes comme moi, si vous avez la passion de la route des Indes, vous aimerez ce bouquin. Ce premier volume nous conduit, sur un « vélo couché » (!!!) jusqu’en Iran, via les Balkans et la Turquie. Le regard porté sur les pays traversés m’est apparu très juste et plein d’empathie.


Crad Kilodney : « Villes bigrement exotiques ». Vous recherchez des vacances vraiment originales ? Que diriez-vous de Kunduz ? de Quetta ? de Pyongyang ? d’Oïmiakon ? de Niala ? de Filadelfia ? Un livre étrange, plein d’ironie, malheureusement un peu superficiel.


Marc Dugain : « Avenue des géants ». Normalement, je ne lis pas ce type de bouquin surtout que j’avais détesté « une exécution ordinaire ». Là, c’est un formidable thriller dont on ne décolle pas. Le cheminement d’un tueur hors du commun dans l’Amérique des années 60. Et puis la route, le mouvement hippie.




Tableaux de Jan TOOROP, le grand peintre symboliste néerlandais

Puisqu’on est dans la culture, je vous conseille aussi au cinéma : « Tue-moi » d’Emily Atef, « Journal de France » de Raymond Depardon et « Le grand soir » de Delépine et Kervern.

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