samedi 29 janvier 2011

La corruption des corps


Il faut aussi parler de la corruption des âmes et des corps encore plus réprouvée que la corruption économique.

Il y a une véritable difficulté à admettre notre caractère hybride. Pourtant, la littérature serait-elle tout simplement possible (Balzac aurait-il écrit la Comédie humaine ?), sans la corruption morale ? Les gens exemplaires sont détestables et ils ne m’intéressent pas (derniers en date, au hasard de l’actualité médiatique : Stéphane Hessel, Françoise Giroud). Ce qui est intéressant, c’est la crapule qui affleure, régulièrement, en chacun de nous mais cela bien peu, parmi nous, sont disposés à l’admettre.



Quant à la corruption des corps, étroitement liée, l’idéologie féministe en a fait le mal absolu. Avec une excuse de taille toutefois : celles qui s’y adonnent sont forcément des victimes.



A cet égard, je considère avec beaucoup d’amusement l’image qui a été forgée, à l’Ouest, des filles russes et ukrainiennes. Presque toutes seraient sinon prostituées du moins aventurières.


En fait, cette image caricaturale est pour moi un bel hommage. Je ne vais pas parler de la prostitution traditionnelle et de son aspect mercantile. Marcela Iacub a su montrer, ô scandale, que ça pouvait aussi être librement choisi.


Ce qui m’intéresse, moi, c’est la découverte de l’autre et de ce point de vue la prostituée et l’aventurière ont une longueur d’avance sur nous tous avec une connaissance incomparable du monde et de la vie. Il faut lire Virginie Despentes; même si je ne suis pas une fan, elle a écrit des choses très justes là-dessus.

L’aventure, c’est vrai que ça nous connaît. Et c’est sûr que rien n’est plus exaltant que de rechercher des gens radicalement différents de nous. Pour cela, il faut parfois accepter de se corrompre soi-même.


Le modèle de la relation sentimentale, c’est aujourd’hui la rencontre d’âmes-sœurs, de personnalités aussi proches que possible. Du coup, la vision de l’autre est entièrement stéréotypée : on s’apparie entre gens de même condition, physique et sociale.



Rien d’étonnant si le marché sexuel est en fait étrangement stratifié et reproduit la hiérarchie économique. Avec les mêmes exclusions : la dite libération sexuelle ne concerne en fait qu’une minorité (les jeunes beaux et riches); notre société est plutôt celle de la misère ou de la frustration sexuelle, Miche Houellebecq l’a bien montré.

Moi au moins, je renverse la vapeur, si j’ose dire, et c’est pour ça que j’apprécie tant d’être une vampire.


C’est vrai que s’agissant des femmes, je suis sélective. Je n’apprécie que celles que je juge distinguées et fragiles. Les militantes…, très peu pour moi.
Pour les mecs en revanche, j’espère n’avoir aucun préjugé. Je dirais même que j’apprécie les pauvres types, les moches, les nuls, les vieux, sous réserve évidemment que ça ne relève que de la brûlure de l’instant et que ne puisse s’immiscer aucun élément amoureux.



C’est en ça, je crois, que je suis révolutionnaire parce que les codes de l’attraction, je n’en ai rien à fiche. Il faut rappeler le mythe des grands séducteurs du siècle des Lumières (Don Juan et Casanova) : il ne s’agit pas de séduire seulement les plus belles femmes mais toutes les femmes, quelle que soit leur condition, les belles comme les laides, les riches comme les pauvres. C’est une démarche complètement différente de celle des dragueurs contemporains, chez qui prévaut le regard du conformisme social.




Ca permet peut-être aussi de comprendre ce plaisir trouble de la déchéance dans l’instant érotique. Ce n’est pas la beauté qui séduit les femmes, c’est l’attrait du vide, de la perte, de la souillure.




Alfred KUBIN qui a longtemps hanté mes rêves d’adolescente. Kubin, c’est « le Cavalier Bleu » avec Kandinsky; c’est aussi une influence exercée sur Franz Kafka. Curieusement, il est originaire de Litoměřice en République tchèque. C’est dans les Sudètes, entre Prague et Dresden. C’est bizarre, je connais bien l’endroit.

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