samedi 1 janvier 2011

De l’optimisme


J’étais évidemment magnifique cette nuit. Comme j’avais sur moi tous les attirails de la séduction, allumeuse-allumée en diable, j’ai remué jusqu’aux tréfonds des dizaines de mecs et de filles sur la piste de danse. Mais c’est vraiment trop facile, presque trivial. Conclure n’a aucun intérêt, car il n’y a aucune surprise à attendre. Rien que la dépression liée au sentiment de s’être faite prendre, d’avoir cédé sur sa maîtrise.


Voilà…et maintenant, on ne sait pas quels cataclysmes vont nous tomber dessus cette année. Mais y en aura-t-il et y en a-t-il même eu, en Europe, au cours de ces dernières années ?



Moi, ce qui me gonfle, c’est l’incroyable sinistrose qui règne en France. Ca contraste tellement avec ce qui est vécu à l’Est.


Du reste, ce qui prévaut en France, c’est moins une inquiétude pour l’avenir qu’une peur du changement et une nostalgie pour le bon vieux temps.


L’inquiétude pour l’avenir, elle serait pourtant pleinement justifiée en raison d’un consensus général en faveur de la médiocrité économique.
Mais non, c’est plutôt cette idée que tout fout le camp et que c’était mieux avant : autrefois on était plus riches, plus éduqués, on avait davantage de possibilités. Pas un diner en ville où on ne vous bassine avec le niveau qui baisse et l’emploi et la retraite des jeunes. Là-dessus, la gauche et la droite se rencontrent étrangement.



Ca m’énerve prodigieusement. On sait pourtant bien que ce sont des âneries économiques. Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que la vie n’a en fait jamais été aussi facile et riche de possibilités, les gens aussi tolérants et éduqués. Ce n’est certainement pas moi qui me prendrai à rêver des années 60-70, comme c’est aujourd’hui à la mode.




La pensée du déclin, la nostalgie, pour moi ça relève de sentiments réactionnaires par lesquels on tente de justifier sa propre médiocrité et d’exhorter les autres à la pénitence et l’ascétisme. Le ciment commun de la pensée politique en France, c’est le moralisme, la "moraline".



Rien de tel pour se plonger loin dans l’avenir, pour échapper un peu au conformisme et à l’ordre sécuritaire, que de relire les écrivains des Lumières. On les a largement oubliés sans doute parce qu’ils croient au progrès et à la perfectibilité. Pour moi, c’est plus que jamais d’actualité. Le hasard a fait que j’ai commencé ma carrière professionnelle à Grenoble. De là, je me rendais souvent à Chambéry et à Genève. C’était notamment pour voir les lieux fréquentés par Jean-Jacques Rousseau et Voltaire (les Charmettes, Genève et Fernay). Après, je me suis curieusement retrouvée à Montmorency, autre ville de Jean-Jacques Rousseau. J’ai donc été fortement influencée.




Zdzisław Beksiński
Wiesław Wałkuski
Jerzy Duda-Gracz

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