samedi 20 novembre 2010

Engluement


Depuis mon retour de Kyoto, il fait un temps lugubre.

Un couvercle de poix brune, en guise de ciel, qui se confond sans transition avec la boue du sol.


Une humidité pénétrante et même collante, poisseuse.

Une lourdeur et une léthargie accrues, des sons plus mats, sans écho.


J’adore ce moment de l’année qui s’accorde à mon caractère grave et sombre. Et puis on peut mettre des vêtements affolants : de hautes bottes, des collants sexy, des écharpes et même des chapeaux.


C’est la période sinistre d’attente des premières neiges, l’attente de cette nuit magique qui va, en quelques heures, transfigurer le monde.


Alors ça me rappelle évidemment les premières semaines de l’automne russe, son atmosphère sombre, indistincte. Je pense surtout aux tableaux de Vassili Perov (Василий Перов) qui m’évoquent tellement le monde de Gogol.


Desiree DOLRON, Vassili Perov (Василий Перов), Stanisław Masłowski

4 commentaires:

Olga a dit…

A vrai dire, moi aussi, j'adore cette période de l'année...

Carmilla Le Golem a dit…

Ah ! La nostalgie, Olga !

Carmilla

Hirako a dit…

Tu as une imagination très "terrienne" là, ça me fait penser (sans pédantisme, promis!) à du Bachelard...
Et la neige molle russe et un peu gluante et lourde de Gogol, Dostoievski. Décidément, tu es bien un Golem!
Paka

Carmilla Le Golem a dit…

Alexandre,

Terrienne, moi ? Oh là, là ! c'est vraiment de très, très loin.

Où on va aussi, si évoquer Bachelard, c'est du pédantisme ? Je préfère le pédantisme au populisme.

Quant à la neige russe, elle est plutôt craquante, crissante car elle ne fond qu'au début et à la fin de l'hiver.

Carmilla