dimanche 3 octobre 2010

Les ânes écologistes


« Je suis anti-âne, c'est-à-dire anti-chrétien » écrivait Nietzsche.

Etre anti-chrétien, ça n’a plus grand intérêt intellectuel aujourd’hui; les rapports de force ont basculé : c’est être chrétien qui est maintenant subversif tandis que tous les beaufs se croient éclairés en s’affichant résolument laïcs.

Mais non le vrai débat, ça n‘est même plus ça, laïc/clérical. D’ailleurs, il n’y a même plus de débat tant une nouvelle forme de pensée, je dirais plutôt une bêtise épaisse, est en train de s’imposer sans rencontrer pratiquement aucune résistance.

Tout le monde en effet est aujourd’hui écologiste, pense écologiste. Ca n’est même pas une nouvelle religion, c’est une idéologie universellement et passivement intériorisée.


Les nouveaux curés, ce sont eux, les écologistes, propagateurs d’un hygiénisme moral redoutable.

Moi, je résiste ; c’est peu dire qu’en tant que vampire, je n’aime vraiment pas les écologistes. C’est l’exact contraire de ma vision du monde. Mes soirées les plus déprimantes : celles passées avec des écologistes, avec des raseurs, des bavards, des ignares qui savent tout sur tout. En plus l’écologie permet le plus souvent de justifier l’avarice le plus sordide.


L’écologie, c’est vraiment une pensée pour les nuls :

- Je déteste son prophétisme de malheur annonçant la disparition imminente de la planète. Ca relève d’abord d’une cruauté morale visant à instaurer, selon l’expression de Pascal Bruckner, une véritable « tyrannie de la pénitence ». C’est ensuite une ineptie intellectuelle complète : la croissance économique est presque sans limites parce qu’elle ne repose pas, comme on le pense généralement, sur une simple accumulation de facteurs de production mais plutôt sur leur combinatoire et leur recomposition perpétuelle. La croissance est une affaire d’idées, d’inspiration, de facteurs qualitatifs et intellectuels et non de consommation quantitative (cf. les analyses de Daniel Cohen et Paul Romer). La croissance n’est pas une barbarie et si nous devons avoir peur de quelque chose, ce n’est sûrement pas de la fin du monde.



- Plus grave, la pensée écologiste repose sur une idéologie obscurantiste en rupture complète avec l’esprit des Lumières qui, depuis plus de deux siècles, nourrit le dynamisme de la culture européenne. Pour les écologistes, l’homme n’est qu’un élément parmi d’autres d’un ordre naturel auquel il doit s’intégrer. Cette vision nourrit une espèce de mysticisme béta qui nous prescrirait de vivre en harmonie avec la nature. C’est une idéologie de soumission passive contraire à l’anthropocentrisme des Lumières pour qui la singularité de l’homme repose justement sur sa capacité de dépassement de la nature.


L’écologie, c’est vraiment l’achèvement de la domestication de l’homme. L’interdit n’est plus limité à quelques grands tabous (le crime, l’inceste), mais il prolifère, se dissémine sur les plus petits aspects de la vie quotidienne : monde infiniment obsessionnel.

Voilà ce que je me disais hier soir et c’est pourquoi j’ai pris tant de plaisir à sortir mon coupé sportif pour aller consommer, Place des Ternes, un grand steack de thon rouge. J’étais évidemment hyper sapée et je portais, avec les premières fraicheurs, une petite fourrure russe. Après, j’ai rêvé de mon proche voyage intercontinental en avion.


Daniela EDBURG

2 commentaires:

valclair a dit…

Hm... Délicieusement stimulant!
J'aime la nature, je suis contre la sur consommation, je vote écolo! Pas vraiment en phase avec vous, chère vampire!

Mais je suis aussi farouchement pour la culture comme un au-delà de la nature, pour l'homme créateur et façonneur du monde. Un peu contradictoire? Question d'équilibre. mais je déteste les ayatollahs, tous les ayatollahs et c'est vrai qu'il y a quelques ayatollahs écolos assez sinistres.

Et puis je me dis que dans ce billet qui a vraiment du fonds il y a aussi comme toujours je crois par ici un petit plaisir de provocation et c'est aussi ce que j'aime dans ces pages.

Carmilla Le Golem a dit…

Merci Valclair !

C'est sûr que je suis une provocatrice. Ce qui est important, c'est de savoir se remettre en cause.

Cela étant, c'est vrai que je crois encore au progrès et à l'esprit des Lumières, ce qui n'est plus très bien vu aujourd'hui.

Carmilla