samedi 25 décembre 2010

Etat des lieux


Ce blog a maintenant 3 ans.


Cette longévité m’étonne moi-même. Mais il est vrai que je suis rarement sujette aux pannes d’écriture et d’inspiration. Sans doute parce que je suis quelqu’un de très distancé.



En débutant ce blog, j’avais en fait trois objectifs :


- présenter la face cachée, l’envers, de ma vie officielle, celle que je mène dans un monde professionnel difficile et exigeant. Je l’ai déjà précisé, mon univers quotidien, c’est celui de la finance. C’est évidemment un monde de pure abstraction, sans émotion ni sentiment. Je sais bien que ça suscite généralement une réaction de rejet immédiat mais je ne crains pas de dire que ça me passionne et que je m’y sens très à l’aise. C’est sûr que je serais bien plus qualifiée pour vous parler économie et Bourse mais ça me plaît beaucoup, par contraste (c’est peut-être un exutoire), de développer ce blog qui est presque aux antipodes du monde impersonnel dans lequel je vis.



- essayer de faire connaître la culture slave, russe et polonaise en particulier. Je voulais éviter les aspects folkloriques (la cuisine, les traditions etc..) que je déteste généralement parce qu’ils sont le ferment des nationalismes (toutes ces bêtises sur l’âme russe). Le monde slave, c’est plutôt pour moi une esthétique et une attitude générale devant la vie.



- Exprimer mon désaccord, ma distance par rapport à la banalisation, la normalisation de la vie et de la pensée. Je n'ai pas besoin de revenir sur ce qui m’insupporte : la société écolo-hygiéniste, le culte de la transparence, le triomphe du bien et des valeurs.


Le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas rencontré beaucoup de succès.


Le premier problème, c’est que je n’ai presque pas de lecteurs. La première année, ça a même été catastrophique puisque je n’avais qu’entre 0 et 5 visiteurs quotidiens.

Depuis un peu plus d’un an, ça progresse quand même régulièrement et j’en suis à un peu moins de 30 visiteurs par jour mais ça reste tout de même très inférieur à la moyenne d’un blog normal.


Globalement, il faut bien le reconnaître, mon blog, n’intéresse pas/ne plaît pas.




Je ne peux pas dire que ça me perturbe beaucoup. J’ai bien conscience que mes propos peuvent paraître arrogants.

Et puis, ils traduisent sans doute mon « décalage » personnel au sein de la société française : décalage culturel et social. J’imagine que l’on lit surtout des blogs pour se retrouver, se rassurer et, évidemment, je n’offre pas ça.


Par contraste toutefois avec ce désintérêt global, je reçois depuis plusieurs mois des courriers assez nombreux, dont quelques uns assez prestigieux. J’ai quand même quelques fans et ces fans sont tous des gens intéressants et cultivés. Curieusement, je ne reçois que rarement des lettres d’intention sexuelle explicite même si la plupart de mes correspondants sont dans le registre de la séduction (mais j’en suis responsable).
Ca me fait plaisir aussi de constater que j’ai une forte proportion de lecteurs étrangers. Surtout des Etats-Unis (ça m’étonne un peu) et ensuite de Pologne, de Russie et d'Allemagne (c’est normal).

Voilà ! De toute façon, je n’envisage pas pour le moment d’arrêter. J’ai l’impression d’avoir encore beaucoup de choses à dire et à montrer. Je regrette en particulier de n’avoir pratiquement pas parlé de l’Iran alors que c’est l’un des pays que je connais le mieux.
Une incertitude toutefois. Je change prochainement de travail. C’est toujours une épreuve. C’est plus qu’un bouleversement matériel, économique. C’est presque un traumatisme psychologique. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’est plus la même après et ça, je ne peux pas l’anticiper.


Zdzisław Beksiński – l’un de mes peintres favoris dont j’aime la puissance expressionniste mais je sais que ça n’est pas très goûté en France.

samedi 18 décembre 2010

L’hiver est à nous


Quel plaisir d’avoir un peu de froid et de neige, d’errer dans des nuits glauques et ruisselantes d’où émergent, tout à coup, des visages troubles. Et puis on peut frimer en manteau de fourrure en affrontant les regards réprobateurs.

J’illustre ma joie avec la peinture russe, celle de Boris Kustodiev (Борис Кустодиев) en premier lieu. Vous remarquerez évidemment que la neige donne lieu en Russie à fêtes, réjouissances, sorties, jeux, rencontres. Ca nous change de la France où tout le monde se calfeutre et affiche une mine atterrée.


Il y a aussi la part de mystère avec la rencontre possible, dans des bois ténébreux, de la Princesse des Neiges. Ce mythe d’Europe Nord, qui incarne une vision marmoréenne et hiératique de la sexualité, demeure très vivace.

Puisqu’on est en Russie, je vais vous parler de mes récentes découvertes. Je lis ou parcours évidemment tout ce qui se rapporte au pays des ours. Voilà ce que j’ai retenu récemment :

Hélène Carrère d’Encausse : « La Russie entre deux mondes ». Je sais bien qu’on la considère en France comme « la » grande spécialiste mais moi, je ne me retrouve pas dans ses bouquins. Elle ne sait appréhender la Russie qu’à travers le prisme de l’histoire diplomatique; ça ne peut intéresser qu’un étudiant de Sciences-Po et c’est incroyablement réducteur. J’en viens à me demander si elle a jamais mis les pieds en Russie.



Colin Thubron : "En Sibérie". J’avais détesté son bouquin « Parmi les Russes », sorti en 1983 et encensé par la critique ; il ne s’y exprimait que la paranoïa de l’occidental en voyage à l’Est : ridicule ! Là, c’est un peu mieux mais c’est toujours bourré de clichés : dans une Sibérie d’Apocalypse, Colin Thubron ne rencontre que des dingues, des alcooliques, des exaltés religieux, des épaves sociales, bref toute une cour des miracles. Ca se veut non distancié, au plus près du quotidien (anglais, quoi !), mais on se retrouve en fait en pleine fiction.

Dominique Bromberger : «C’est ça la Russie ». Je craignais le pire mais il y a une confrontation intéressante entre un premier voyage effectué dans les années 60 et aujourd’hui. Et puis il y a un réel effort de découverte des lieux et des gens.


Géraldine Dunbar : « Seule sur le Transsibérien ». Un livre très sympathique écrit par une jeune franco-anglaise qui connaît bien la langue et la culture russes. C’est l’anti Thubron, c’est presque trop idéalisé. Mais Géraldine Dunbar montre au moins qu’une jeune femme (pourvu qu’elle parle un peu de russe) peut parfaitement voyager seule, sans courir aucun danger, en Russie (j’oserais même dire que c’est moins problématique qu’en France). Elle sera partout accueillie avec chaleur.

Dominique Fernandez : « Russies » et « Tolstoï ». Je ne suis pas toujours fan de Dominique Fernandez mais je trouve très bons et très intelligents tous ses récents ouvrages consacrés à la Russie. Il montre bien en particulier qu’en Russie la dimension culturelle est prépondérante et que c’est à ce titre l’un des derniers pays qui résiste à la mondialisation.


Enfin, allez voir absolument, il est encore temps, deux films russes, russes : « My Joy » de Sergueï Loznitsa (Лозница) et « Le dernier voyage de Tania » de Alekseï Fedortchenko. C’est l’école russe dans toute sa splendeur, celle qui a donné Zviaguintsev (Звягинцев), Sokourov (Сокуров), Tarkovsky (Тарковский).



Boris Kustodiev (Борис Кустодиев),
Alexandre Glazounov (Александр Глазунов)
Kazimierz Stabrowski
Victor Vasnetson (Виктор Васнецов)

samedi 11 décembre 2010

Le coeur d’un chasseur solitaire – Erotique d’une vampire


C’est curieux ! sur plusieurs sites, mon blog est répertorié comme blog érotique. Ca m’amuse d’abord parce que je suis si mal à l’aise avec ce qui est trop explicite que je serais bien incapable d’écrire un texte érotique. Mais ça me flatte quand même parce que la question sexuelle est en effet centrale dans le vampirisme.

Enfin…, ça me vaut d’étranges courriers, d’hommes et de femmes, qui cherchent sans doute à tester ce que ça peut donner de draguer une vampire.


Le problème, c’est que ça ne peut justement pas donner grand-chose parce qu’on ne peut pas séduire ou rendre amoureuse une vampire. Ce n’est pas vous, c’est moi qui conduis la danse et cherche à séduire. Je tiens à toujours maîtriser le jeu.

Apprenez le : l’amour, je ne sais de toute manière pas ce que c’est. Ca n’est que du formatage et de la congélation émotionnelle. Ce qui compte pour moi, c’est le choc et la rencontre. Ca se joue en quelques instants, à la terrasse d’un café, dans un musée, un parc, au volant de ma voiture, et dès que ça se produit je veux pouvoir conclure très vite, le jour même. C’est toujours avec des inconnus, des êtres de passage. C’est une silhouette, un regard, un vêtement, peu importe l’apparence globale, l’âge, le sexe, de toute manière ça ne durera pas, ce sera éphémère, fugitif.


Néanmoins, homme ou femme, c’est évidemment très différent.

Les femmes, c’est doux et apaisant et puis c’est la beauté. Mais c’est très vite asphyxiant.

Les hommes, c’est du rapport de pouvoir et de domination.



Il n’y a en effet pas d’égalité sexuelle et il ne saurait d’ailleurs y en avoir. L’homme et la femme ne sont pas dans une relation d’équilibre, donnant-donnant, fifty-fifty. Il y a toujours un mouvement de bascule, une inégalité, un rapport de domination.

Evidemment, ce que je dis n’est pas tellement dans l’air du temps mais vous reconnaîtrez bien que ce qui fait la séduction d’Eros, c’est le chaos dans lequel il nous plonge, son mouvement de déstabilisation permanente.



La domination vous dérange ? Vous aspirez à des relations calmes, pacifiées. Mais la domination, l’inégalité, c’est l‘étincelle, le coup de silex, qui provoque la déflagration du désir.

De toute manière, la domination, contrairement à ce que pensent les féministes, c’est toujours réversible, éminemment réversible. Et en ce domaine, je tiens à le dire, je suis forte, très forte. Bien difficile de me résister.


Photographies d’Elena Oganesyan (Елена Оганесян).

Je sais peu de choses d’Elena Oganesyan. Elle est une jeune russe de Moscou et fait des photos troublantes et personnelles. Elle a un blog très poétique, visuel et musical à la fois. Même si vous ne lisez pas le russe, c’est intéressant : elena-oganesyan.livejournal.com/

samedi 4 décembre 2010

« Eloge des frontières » : Sofia Coppola, Michel Houellebecq et Régis Debray


Edward Hopper : le dernier film de Sofia Coppola y fait furieusement référence de même que « la carte et le territoire » de Michel Houellebecq.

L’impossibilité de l’événement, de la rencontre. Il ne se passe absolument rien et il ne peut d’ailleurs rien se passer; rien qu’une succession, en labyrinthe, de formes épurées, abstraites qui miment le réel.


« Somewhere », c’est « Nowhere ». Los Angeles, c’est la ville post-moderne : pas de centre, pas de périphérie, un jeu de dames, un ajointement de surfaces, rien que des points de passage, des carrefours, des échangeurs, des aéroports. Pas de limites, c’est impossible d’en rencontrer une même quand on essaie de pousser à fond sa Ferrari noire sur les highways sans fin.


Précipitez vous donc pour aller voir (sortie dans un mois) le dernier film de Sofia Coppola. C’est un exercice exceptionnel de cadrage, montage. La belle forme étrangement/faussement réelle.


Lisez parallèlement le dernier petit bouquin de Régis Debray : « Eloge des frontières ». L’un éclaire l’autre, je crois. Régis Debray, je croyais que c’était un vieux scrogneugneu donneur de leçons. Et bien non ! c’est d’abord très bien écrit et c’est vraiment iconoclaste. Tout ce qu’il me faut ; en plus c’est le texte d’une conférence prononcée à Kyoto (c’est pour ça que j’ai acheté le bouquin).


Faire l’apologie des frontières, pas seulement celles entre les Etats mais celles entre les cultures, les sexes, les classes sociales, les sphères du public et du privé, il faut vraiment oser aujourd’hui. Aujourd’hui où l’on prône la communication, la transparence, où chacun se croit tenu d’exhiber son intimité.


Plus de frontières, d’interdits, de limites. C’est, croit-on, la liberté démocratique et le monde universel.

Le problème, c’est qu’on ne rencontre plus jamais d’autre, d’autre avec lequel entrer en confrontation, émulation. Plus rien à désirer, à aimer, sauf soi-même.




« Le petit bourgeois s’est cru libéré quand l’air du temps a cessé de discerner entre les classes, entre les sexes, entre l’œuvre et le produit, entre le rouge et le noir, entre l’info et la com, le fric et le chic, la scène et la scène et la salle, la chose et son annonce. Et l’ennui naquit bientôt de l’embrouillamini. L’autre a disparu et avec lui le fouet du négatif. Narcissisme généralisé. »



Edward HOPPER – affiche de « Somewhere » de Sofia Coppola

samedi 27 novembre 2010

« Indices terrestres »


J’ai longtemps vécu dans cette rue, la rue Caumartin.

A proximité immédiate du lycée Condorcet : j’en voyais la grande cour depuis la fenêtre de ma chambre.
Le lycée Condorcet, c’est évidemment pour moi le lycée de Marcel Proust.
Proust, je suis fascinée : l’abîme, le vertige de l’identité ; l’équivocité, la duplicité des relations humaines. Je connais presque tous les lieux qu’il a fréquentés, bien sûr à Paris mais aussi en Normandie et à Illiers-Combray.

Il était grand connaisseur d’art. J’en donne une illustration avec ce tableau, qu’il appréciait, d’Eugène Carrière: « Femme accoudée à la table ». Je suis moi-même troublée.

J’habitais aussi tout près du musée Gustave Moreau. Gustave Moreau, toute son œuvre est bien connue sauf, peut-être, son chemin de croix de Decazeville.

Je n’avais aussi que cent mètres à faire pour me rendre au Printemps et au Galeries Lafayette. Ce n’est pas seulement le goût des fringues qui continue de m’y conduire, c’est surtout pour moi un point de rencontre privilégié du monde entier. Voulez-vous rencontrer des Japonais, des Chinois, des Russes ? Allez dans les grands magasins.


Je n’ai cependant jamais totalement succombé à mon goût pour la futilité. Le samedi, après avoir dépensé beaucoup d’argent dans la matinée, je me rends, après midi, dans mes lieux favoris de l’Ouest parisien.

Photos de Carmilla Le Golem à Paris, Eugène Carrière, Gustave Moreau

Le titre du post, « Indices terrestres » est emprunté à Marina Tsvetaeva (Марина Цветаева)

samedi 20 novembre 2010

Engluement


Depuis mon retour de Kyoto, il fait un temps lugubre.

Un couvercle de poix brune, en guise de ciel, qui se confond sans transition avec la boue du sol.


Une humidité pénétrante et même collante, poisseuse.

Une lourdeur et une léthargie accrues, des sons plus mats, sans écho.


J’adore ce moment de l’année qui s’accorde à mon caractère grave et sombre. Et puis on peut mettre des vêtements affolants : de hautes bottes, des collants sexy, des écharpes et même des chapeaux.


C’est la période sinistre d’attente des premières neiges, l’attente de cette nuit magique qui va, en quelques heures, transfigurer le monde.


Alors ça me rappelle évidemment les premières semaines de l’automne russe, son atmosphère sombre, indistincte. Je pense surtout aux tableaux de Vassili Perov (Василий Перов) qui m’évoquent tellement le monde de Gogol.


Desiree DOLRON, Vassili Perov (Василий Перов), Stanisław Masłowski

dimanche 14 novembre 2010

Des lapins, des renards et ... des Japonaises


Souvent, dans l’imagerie contemporaine japonaise, on représente les jeunes femmes en compagnie de renards ou de lapins. Cela pour souligner une même complexité- duplicité.


Au Japon, on aime les animaux, particulièrement les renards et les lapins blancs. On en voit partout des figurines, dans les temples shintos ou dans les commerces de pacotille. Il faut dire que le renard et le lapin font partie des « kamis », esprits célestes assurant une médiation entre l’homme et le divin. Mais attention, les kamis sont tantôt bienveillants, tantôt hostiles. Il y a en fait une réversibilité générale des êtres et du monde au Japon, le prédateur pouvant à tout moment devenir victime (le gentil lapin blanc assassinant sauvagement le renard), et inversement.


Les Japonaises, les media en ont forgé en France une image caricaturale, celle de femmes soumises et réservées au mieux de shopping- addicts infantiles.



Il faut corriger cela. J’oserais même dire, ô sacrilège, que la vie des jeunes femmes japonaises est généralement agréable et plaisante, souvent beaucoup plus que celle des Françaises car elles jouissent d’une indépendance insoupçonnée et de moyens financiers sans commune mesure.




Les japonaises bénéficient, de manière paradoxale, de la forte séparation des sexes au Japon. Leur relative exclusion sociale et la moindre pression qui s’exerce sur elles leur permet, en fait, de vivre en toute liberté et indépendance. Au Japon, être un homme, c’est sûrement un malheur absolu, une vie morne et angoissée, pleine de frustrations et de contraintes. Etre une femme en revanche, ça offre beaucoup d’espaces de liberté et de disponibilité pour se consacrer à l’art, la culture, les voyages.




Le Japon se révèle ainsi un pays assez étrangement féminin, alors que ses valeurs demeurent viriles et machistes. Un monde de femmes qui côtoie le monde des hommes. En fait, deux mondes clos fortement indifférents l’un à l’autre et qui ne se rencontrent presque jamais. On vit largement entre femmes ou entre hommes au Japon. C’est un peu déconcertant et déplaisant mais on se sent aussi plus libres. On n’a pas d’obligations, on n’a à se justifier de rien, on n’est coupable de rien.



Voilà enfin ce que j’apprécie beaucoup chez les Japonaises et pourquoi je me sens moi-même très Japonaise :

- L’indifférence à l’argent et le goût du luxe. Ce n’est pas anecdotique : il faut rappeler que le petit Japon (120 M d’habitants) absorbe à lui seul 40 % du marché mondial du luxe. C’est évidemment facilité par un pouvoir d’achat qui demeure très fort mais c’est surtout une autre approche de la vie. Un rejet de l’utilitarisme, une quête de beauté et d’excellence.


- Le souci de l’apparence vestimentaire et corporelle. Une Japonaise est obligatoirement parfaitement habillée et maquillée. Elle est sans rivale en matière d’élégance. Rien ne lui est plus étranger que le « casual», le simple et le décontracté. J’apprécie qu’au Japon, il n’y ait presque pas de magasins H & M.



- Un parfait contrôle émotionnel et affectif. Etre calme en toutes circonstances, peut-être pas impassible mais d’une même humeur, ne pas exprimer ses émotions, ne jamais se confier pour ne pas donner prise à l’autre, pour demeurer la plus forte. Ca contraste évidemment beaucoup avec les injonctions de spontanéité émotionnelle en Europe mais la culture, c’est bien la maîtrise de la nature et des impulsions ? En tous cas, c’est devenu pour moi-même un principe absolu de conduite.

Enfin, j’aime beaucoup le pragmatisme total des Japonaises en matière de sexualité. Ce n’est de toute manière pas un problème, ça ne porte pas à conséquence et il n’y a pas de raison d’enrober cela dans un mélo sentimental sirupeux. D’où la grande liberté de mœurs des jeunes Japonaises.



Ce qui est bien, c’est d’avoir plusieurs amants simultanément et parmi eux, si possible, un vieux qui paie et qui vous apprend des trucs bizarres. La grande mode aujourd’hui, chez les « Shibuyettes », ce sont les rapports subventionnés. C’est de la prostitution, dira-t-on. C’est surtout un apprentissage de la vie, le désir d’en connaître tous les aspects. Le lapin blanc se mue en renard. Du « kawaî » (mignon) à l’obscène, il n’y a qu’un pli.



Ca explique en grande partie la séduction des Japonaises. Elles sont toujours les maîtres du jeu et ce sont souvent elles qui prennent l’initiative. Ce qui est excitant, c’est la domination ; l’acte sexuel, lui, il ne faut pas le survaloriser et il s’efface avec le temps.

Quant à l’amour, une Japonaise n’en fait pas une préoccupation majeure. Sa vision en est d’ailleurs bien éloignée de celle des Européennes, façonnée par le roman et le cinéma. Mais cette absence d’idéalisation ouvre en fait une grande liberté.


Pour une Japonaise, il n’y a de toute façon pas grand-chose à attendre des hommes; alors la meilleure solution, c’est l’association d’intérêts bien comprise.


Masaru Shichinohe, Akiko Ijichi, Erika Yamashiro, Yoko Tanaka, Shiori Matsumoto, Yuichiro Ohmura

Sur le Japon contemporain, il existe une bibliographie immense. J’appelerai simplement l’attention sur deux auteurs : Richard Collasse (« la trace », « Saya ») et Cyrille Vigneron (« De geishas en mangas »). Le premier est PDG de Chanel Japon ; le second a été directeur de Cartier Japon. A l’énoncé de leurs fonctions, on peut craindre le pire (a-t-on jamais vu un PDG capable d’aligner trois mots ?). Et bien non ! C’est très juste et très pertinent.

dimanche 7 novembre 2010

KYOTO, impressions soleil levant


Alors oui ! Kyoto, des visages, des figures qui me hantent




Des matins blêmes,


Contemplés derrière la vitre de mon café,


Ouvrant des portes mystérieuses



D'une ville encore baignée dans la nuit







Ce sont les premières visites aux temples




Méditant face à un jardin zen


Le jardin zen du Pavillon d'argent, puis le chemin de la Philosophie




Mais on peut préférer les rituels shinto






Dans l'éclat des premières couleurs de l'automne




Des silhouettes fugitives




Enfin, mes copines qui ont revêtu en mon honneur leur kimono; à qui je dois 10 jours merveilleux.

Photos de Carmilla Le Golem à Kyoto sur SIGMA DP 1 et 2