vendredi 1 mai 2009

« Comme à Ostende »





Retour à Paris. Je vois la France comme une japonaise : la pauvreté, la crasse, la désorganisation, l’arrogance. C’est vraiment déprimant. De même qu’il existe un syndrome de l’Inde, il y aurait un syndrome de Paris : des japonaises accueillies dans les services d’urgences des hôpitaux, sidérées, tétanisées à la mesure de la violence éprouvée.


Alors pour me consoler, j’ai ressorti ma BM et je l’ai fait vrombir vers le Nord, jusqu’à Ostende. On a tous rêvé d’aller à Ostende, probablement à cause de refrains entêtants, un peu sots.




















Là aussi, il y a d’abord un choc. C’est encore plus laid que le Touquet, avec un front de mer hideux.


Mais sur la plage, il y a, tout à coup, un élargissement de l’espace au-delà de l’horizon, un éclatement des perspectives irradiées sur d’immenses étendues maritimes.

On pense évidemment à Léon Spilliaert, justement originaire de Ostende; ses toiles (des aquarelles, des pastels, des encres de Chine, jamais de peinture à l’huile) évoquant l’errance nocturne, le vertige, la déréliction, tout au long de plages et de digues.



















« Les étendues sont vides, les perspectives nous perdent, et les rares personnages nous tournent le dos, réduits à la seule allégorie qu'ils personnifient : l'attente, l'ennui, le vertige ou l'aliénation du moi solitaire et éveillé dans un environnement endormi. »


Léon Spilliaert se réclamait de Nietzsche et Lautréamont, d’un retour nécessaire de la dimension tragique de l’existence.




Léon SPILLIAERT

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