samedi 21 février 2009

Les montagnes couronnées




Harald SOHLBERG


Donc… j’ai également vécu, incidemment, à Téhéran puis à Grenoble. Mon point d’ancrage à Téhéran, c’était le lycée franco-iranien Razi sur l’ancienne avenue Pahlavi, aujourd’hui Vali-ye-Asr; à Grenoble, c’était le C.H.U., immense bloc d’albâtre au pied de la Chartreuse.














J’en ai retiré un amour de la montagne, l’émerveillement de ces masses scintillantes emplissant l’horizon, écrasantes, dominatrices. Le plaisir aussi de grimper à toute allure en voiture vers les sommets, par le col de Porte ou le tunnel du Chalus, pour contempler, la nuit, la rivière lumineuse des villes. Puis, au retour, de se laisser entraîner dans une descente folle en faisant crisser très fort les pneus.



A Sofia récemment, j’ai retrouvé la beauté de ces rues qui s’ouvrent sur des lointains neigeux, comme l’extension soudaine d’un monde trop étroit.













Mon amour de la montagne a aussi été façonné, en son temps, par la peinture de Nicolas Roerich (Николай Рерих). Il est presque tombé dans l’oubli sauf à Moscou et à New-York. Il préfigure pour moi l’esprit d’aventure, la fascination mystique pour l’Orient et le Tibet qui ont inspiré un peu plus tard hippies et routards.

Je porte en moi trois montagnes : le Mont Ararat, le Damavand et le Fujiyama (ou plutôt, de son vrai nom, le Fujisan 富士山).


Trois montagnes coniques, symboles de l’Arménie, de l’Iran et du Japon. Je suis troublée par leur extrême ressemblance. Je ne suis pas sûre, en effet, que vous les distinguerez bien sur les trois photos ci-dessous.









samedi 14 février 2009

”Let the right one in”












Romaine Brooks

Il est évident que je n’apprécie guère la Saint Valentin : des torrents de mièvrerie et de sentimentalisme bêta.

Toujours la glorification du couple et des vertus familiales.

Pour vous désintoxiquer, je vous conseille vivement d’aller voir le film ”Morse” du suédois Tomas Alfredson.

Le titre original, emprunté à une chanson de Morrissey, est ”Let the right one in” qu’on peut traduire par ”Fais entrer la bonne personne”.



















La bonne personne, c’est Eli, la jeune vampire avec qui je me sens évidemment beaucoup d’affinités, même si nous ne nous ressemblons pas du tout physiquement.

Morse ou la beauté de la jeune fille vampire.

Morse et l’irruption violente, bouleversante de la sexualité.

Mais pas la sexualité niaise, hygiénique,

La sexualité comme souffrance....

La découverte du désir est concomitante de l’émergence du sentiment de culpabilité. C’est une chose que l’on a du mal à comprendre aujourd’hui.

Pourtant, c’est la clé de l’apprentissage de la liberté.

Et enfin cette phrase magnifique : ”Si je reste, je meurs; si je pars, je vis”.













Jules-Joseph Lefebvre; Romaine Brooks

mercredi 11 février 2009

Flandres

























Desiree DOLRON


Il y a deux ans, à la même époque, j'étais à Amsterdam. Un séjour halluciné. Des peupliers, tordus par le vent, balayaient les nuages.


J'avais mangé tellement de harengs que j'étais malade. Et puis à force de me traîner d'un coffee-shop à l'autre, j'étais complétement stone. Totalement perdue, incapable de retrouver mon hôtel, sans cesse renvoyée à l'extérieur de l'inextricable labyrinthe des canaux.

Cette année, John Galliano a choisi de s'inspirer de la peinture flamande. Mais les liens sont moins évidents : un chromatisme, des attitudes, des visages, une silhouette.




































































Vermeer, Petrus Christus, Van der Weyden, Rembrandt (la fiancée juive)

vendredi 6 février 2009

The Galliano- Klimt Love Affair

















































































A la télévision, je ne regarde qu'une seule émission : "La Mode, la Mode" d'Alexandra Golovanoff sur Paris Première. Ca vous permet de situer mon niveau.


Comme je suis à Vienne, je m'amuse à rapprocher les modèles de la collection 2008 de John Galliano de tableaux de Gustav Klimt. C'est un petit jeu assez facile et troublant. Mais il ne faudrait pas en déduire que l'art n'est qu'un simple jeu de miroirs.


Mon interrogation : pourquoi Gustav Klimt qui était tombé dans l'oubli, considéré comme un simple peintre décoratif, est-il aujourd'hui le peintre à la mode par excellence dans le monde entier ?


Peut-être avez-vous une idée ?